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La "juste empathie" ou comment se prémunir du traumatisme vicariant.

Photo du rédacteur: Morgane BabinMorgane Babin

Dans les métiers du soin, de l’accompagnement et de l’aide à autrui, l’empathie est une qualité essentielle. Elle permet d’établir une connexion authentique avec ceux qui traversent des situations difficiles.


Un petit rappel sur la définition de l'empathie

L'empathie est la capacité à se mettre à la place d'une autre personne, à comprendre et ressentir ce qu'elle vit, tout en gardant une certaine distance émotionnelle. Elle diffère de la sympathie, qui implique une forme de partage émotionnel parfois excessif.

Je nomme la "juste empathie" pour faire écho à la "juste distance" que l'on enseigne en école d'éducateur.rice spécialisé.e sans vraiment expliquer ce que cela signifie ni comment la mesurer... et on parle encore moins de l'empathie "juste", celle qui est nécessaire pour des métiers d'accompagnement. Et pourtant, lorsqu'elle devient excessive ou mal canalisée, cette empathie peut entraîner ce qu'on appelle un traumatisme vicariant.


Qu'est-ce que le traumatisme vicariant ?

Le traumatisme vicariant survient lorsque l’exposition répétée aux récits traumatiques des autres finit par affecter la santé mentale et émotionnelle des professionnels. Les soignants, travailleurs sociaux et éducateurs peuvent progressivement absorber les souffrances des personnes qu’ils accompagnent, au point de ressentir eux-mêmes des symptômes comparables à ceux du stress post-traumatique.


Les signes précurseurs

Voici quelques signaux d’alerte à surveiller :

  • Fatigue émotionnelle intense

  • Difficultés à se déconnecter des problèmes des autres

  • Perte d’intérêt pour son travail ou d’empathie envers ses clients ou patients

  • Troubles du sommeil

  • Sentiment de détachement ou d’impuissance


L’importance de la "juste empathie"

La "juste empathie" n’implique pas de renoncer à être sensible aux besoins de l’autre, mais de développer une posture d’écoute bienveillante sans s’identifier totalement à sa souffrance. Il s’agit d’apprendre à poser des limites claires entre son monde intérieur et celui de l’autre.


Comment prévenir le traumatisme vicariant ?

1. Prendre conscience de ses limites

Il est essentiel de reconnaître que vous ne pouvez pas tout porter ni tout résoudre. Accepter ses limites permet de garder une distance saine.

2. Pratiquer la détente et la déconnexion

Des activités régulières comme la méditation, le sport ou les loisirs créatifs peuvent aider à relâcher les tensions accumulées.

3. Supervision et accompagnement professionnel

Participer à des groupes de supervision ou consulter un professionnel peut offrir un espace de parole pour partager les difficultés émotionnelles.

4. Se former à la gestion émotionnelle

Des formations sur la gestion des émotions et la résilience permettent de développer des stratégies adaptées.

5. Cultiver l’auto-empathie

S’écouter, reconnaître ses propres émotions et besoins est fondamental pour éviter de se perdre dans ceux des autres.

6. Soutien collectif

Partager avec des pairs vivant les mêmes réalités peut être un excellent moyen de prendre du recul.


La "juste empathie" est un équilibre à cultiver avec soin. Elle permet de continuer à accompagner les autres avec bienveillance tout en préservant son propre équilibre émotionnel. N’oublions pas que prendre soin de soi, c’est aussi prendre soin des autres de manière plus durable.


Si vous ressentez déjà des symptômes liés au traumatisme vicariant, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé, comme un psychologue, pour un accompagnement thérapeutique adapté. Si vous identifiez des signes précurseurs et souhaitez travailler sur votre posture professionnelle, un coach peut vous aider à prendre du recul et ajuster votre posture. Dans tous les cas, ne restez pas seul.

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